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VENEZUELA

DESCRIPTION DU PAYS

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Hélicoïde de Caracas, la capitale. Par Damián D. Fossi Salas — https://www.flickr.com/;https://commons.wikimedia.org/

LE VÉNÉZUÉLA VU D’AILLEURS

LE VENEZUELA EST UN PAYS dont l’actualité est difficile à suivre vu de loin.

               Pour évoquer le Venezuela, mais aussi des voisins, Brésil, (1964) Pérou (1968), Bolivie (2019), Chili (1973), il faut retrouver le sens de mots venus d’Espagne : golpe, caudillo, cacique, junte, pronunciamiento (de Gaulle en 1961 ajouta militaire, ce qui était un pléonasme), ou d’Allemagne en 1923 : putsch.

              Très loin de nous, il y a plus de cinq siècles, Christophe Colomb qui cherchait toujours Cipangu (le Japon et son or) et les Moluques (et leurs chères épices), dans son troisième voyage débarqua près de l’embouchure de l’Orénoque, toujours persuadé d’être dans une île en Asie. En 1499, une expédition menée par Amerigo Vespucci et Alonso de Ojeda explora cette région pour la première fois. Ils rencontrèrent les Kalinago, les Arawaks, les Cumanagotos, qui vivaient d’agriculture et de chasse, le long de la côte, des Andes et du fleuve Orénoque. 

            Le Venezuela (dont le nom officiel complet est en l’honneur de Simón Bolívar) se situe au nord de l’Amérique du Sud, sur la côte caraïbe, il mesure 916 445 km², est entouré par le Guyana, le Brésil, et la Colombie. Le pays abrite 8 % de la totalité de la forêt amazonienne qui couvre environ 60 % de la partie sud du pays.

Simón Bolívar. Par José Gil de Castro – https://rio.upo.es/xmlui/bitstream/handle/; Publieke domein, https://commons.wikimedia.org/

                Le pays est une puissance énergétique majeure, possédant les plus importantes réserves prouvées de 302 milliards de barils de pétrole devant l’Arabie saoudite (mais près des ¾ sont des sables bitumineux, à l’exploitation malaisée et très polluante). L’exploitation pétrolière commença en 1917, les compagnies multinationales arrivèrent en 1922, bouleversant l’activité économique du pays. Le sous-sol recèle aussi du gaz et il y a des ressources hydrauliques (le barrage de Guri, le 4e plus important au monde). Comme d’autres pays pétroliers, il très dépendant d’une mono exportation, qui assure par la compagnie d’État (PDVSA) 95 % des exportations et 60 % du PIB. Donc très  fragile face aux variations parfois imprévisibles parfois des cours mondiaux.

Le barrage de Guri. Par en:User:Davidusb — en:Image:Guri_Dam_in_Venezuela.JPG, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3583138

La langue nationale est l’espagnol, la capitale et principale ville est Caracas. Le pays est majoritairement catholique. La population est très jeune, 31,6 % de la population a moins de 15 ans, seuls 5,1 % des habitants ont 65 ans ou plus. La population rurale représente 12% de la population totale.  Selon les sources, les statistiques de la population varient, prenant ou non en compte l’exode massif intervenu depuis 2015 (4 à 6 millions selon les sources pour 2020). Selon l’Institut National : 32, 2 M d’hab en 2019 (projection), selon la Banque mondiale, entre 28,4 M et 33,3 M.

                  2/3  des habitant sont des métis (pas comme en Amérique du Nord où les Indiens sont surtout morts), 21 % sont issus de l’Europe (Espagne, Italie, Allemagne, Portugal), 10 % d’Afrique, ces derniers sont plus nombreux sur la côte, notamment du côté de Choroní-Chuao, où ils font vivre leurs traditions comme les tambores (sorte de tam-tam). Les Indiens sont 2 % de la population avec 28 ethnies. Dans le delta de l’Orénoque vit le groupe le plus nombreux : les Waraos; dans l’Etat de Zulia, les Wayuus (ou Guajiros) à cheval entre  Venezuela et Colombie, ne reconnaissent pas la frontière officielle. Dans l’État de Bolivar, les Waraos et les Pemóns sont les plus nombreux, Yanomamis dominent dans l’État Amazonas, suivis par les Guajibos et les Piaroas (14 000 chacun). Certaines communautés yanomamis (et sanemas, qui sont un sous-groupe) vivent recluses et sont inaccessibles aux curieux.   

                Dans le passé, l’indépendance vis-à-vis de la Couronne Espagnole fut difficile (guerre 1810 – 1823) et le rêve panaméricain, d’unité, que portait Simon Bolivar d’origine basque, surnommé le Libertador (le libérateur) se heurta à la réalité. En 1819, à Angostura, (aujourd’hui Ciudad Bolívar), il réunit un congrès constituant pour instaurer la nouvelle République, elle devait,  dans le territoire de la  vice-royauté de la Nouvelle-Grenade de l’Empire espagnol,   rassembler  les quatre pays actuels : Colombie, Équateur, Panama et Venezuela. Mais le rêve panaméricain de Bolivar se brisa, dans la vice-royauté comme dans l’ensemble du sous-continent, l’épopée tourna court, les territoires devinrent des États distincts.  

Ciudad Bolívar. By Venecon at the English-language Wikipedia, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/

Au XIX° et pendant une partie du XX° l’histoire fut très agitée et souvent tragique. Des péripéties parfois violentes, des régimes militaires, des dictatures (le général Gómez pendant 27 ans, Marcos Pérez Jiménez de 1952 à 1958). Et la plus grave et sanglante des guerres civiles depuis l’indépendance (1859-1863) opposant libéralistes plus modernistes et conservateurs qui causa près de deux cent mille morts, souvent du fait de la faim ou de la maladie, dans un pays d’un peu moins de deux millions d’habitants. Puis la démocratie commença à s’installer.  Mais la paix civile tardait. La gauche légale fut réprimée avec des assassinats de dirigeants, et des mouvements de guérilla communistes ou castristes furent actifs dans les années 1960 et 1970. Le pays bénéficiait d’importants investissements privés, notamment américains,  de grands chantiers virent le jour, comme la 2°deuxième plus grande raffinerie du monde Amuay (1950), le deuxième plus grand pont d’Amérique Latine(1958), la 4° centrale hydroélectrique la plus grande au monde (Guri) 1963  ou encore les tours jumelles de Parque Central (1982). Dans les années 1980, une coalition plutôt libérale dirige le pays. En février 1989 un  soulèvement populaire éclate  à la suite d’une explosion des tarifs, notamment des transports en commun, et des réformes inspirées par le néolibéralisme, à la suite d’accords avec le Fonds Monétaire International. Le deuxième jour le président Carlos Andrés Pérez envoya l’armée, bilan des centaines de morts.

            En 1992   se produisent deux tentatives de coup d’État (en février et novembre), dont l’une dirigée par Hugo Chávez.  La période 1999- 2020 fut marquée par la personnalité, très controversée, du président Hugo Chávez, un militaire aux talents oratoires certains, qui dirigea le pays, grâce à son charisme, jusqu’à sa mort. Élu en 1998, réélu en 2000, en 2002 il subit une tentative de coup d’État pour le destituer, fut réélu en 2006 et puis à nouveau en 2012, alors qu’il a un cancer. Il quitta le pouvoir et mourut en 2013. Il parlait aux pauvres, (comme Peron ?). Avant sa mort, il avait désigné son successeur, son ancien ministre des Affaires étrangères et vice-président Nicolás Maduro qui devint président par intérim puis remporta une nouvelle élection présidentielle avec 50,62 % des voix, élection contestée par le leader de l’opposition Capriles, malgré la présence d’observateurs internationaux.  La période Chavez, dictateur pour les uns, héros pour les autres, fut marquée par un clivage très fort, la société se fracturait.  Se succédèrent péripéties politiques, manifestations pour et contre, mobilisations populaires, presse très divisée, très partisane, flots de propagande de part et d’autre. A beaucoup occupé les médias dans le pays, dans le continent, dans le monde, les journalistes deviennent des militants d’un côté ou de l’autre. Les années Chavez furent caractérisées par une augmentation des dépenses sociales en direction des plus pauvres, rendues possibles quand le cours du pétrole était élevé ; la situation se tendit dès que le cours du baril s’effondra à partir de 2008 et à partir de 2012   il chuta de 70 % entre 2014 et 2016 ; le pays fut alors confronté à une grave crise économique due notamment à cette baisse   mais aussi à la politique menée. Les revenus de l’Etat chutent, la dette du pays explose.

Brasília-DF, 06/06/2011. Presidenta Dilma Rousseff durante Cerimônia oficial de chegada do presidente da Venezuela, Hugo Chávez. Foto: Roberto stuckert Filho/PR.

Chávez laisse un secteur privé et un tissu industriel atrophiés, un large clientélisme, accusé d’avoir multiplié des emplois parasites et une bureaucratie dans le secteur public. L’inflation très importante conduisit à des pénuries alimentaires chroniques. Ces années furent également marquées par l’aggravation de la criminalité. Une très forte émigration s’ensuivit en particulier en Colombie, au Brésil, au Chili et même au Pérou, pourtant très pauvre.

        Les élections législatives en  2015 donnèrent une large victoire à l’opposition dans un contexte de crise économique, sociale et politique. Entre violences et contestation sociale, le président Maduro tenta en  2017 de contourner le Parlement en faisant élire une Constituante entièrement contrôlée par les chavistes. L’opposition boycotta cette constituante, accusant le régime de fraudes électorales. L’Union Européenne décida en 2017 de sanctions, dont un embargo sur les livraisons d’armes. Plusieurs organisations internationales et de nombreux analystes attribuent partiellement la crise économique que vit le  pays aux sanctions économiques et diplomatiques imposées par les États-Unis et l’UE. « Pour la  Hte-Commissaire de l’ONU  aux droits de l’homme, le volet de sanctions imposées en 2019 par les États-Unis « [ne contient] pas suffisamment de mesures pour atténuer leur impact sur les couches les plus vulnérables de la population ». Et réitéra ces inquiétudes en 2019 sur la situation des droits de l’homme. Juan Guaidó, président du Parlement, s’autoproclama « Président en exercice » et obtint immédiatement la reconnaissance des États-Unis, du Canada, du Brésil, de la Colombie et du Pérou. La France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Union européenne se disent prêts à reconnaître Juan Guaidó en tant que « Président en exercice » si Nicolas Maduro n’organisait  pas d’élections libres avant  2019. Luis Almagro, secrétaire général de l’OEA, apporta également son soutien à Guaidó. Cependant, Maduro se maintient au pouvoir grâce à l’appui des forces armées; il continue aussi de bénéficier du soutien diplomatique de Cuba.

              Des litiges à l’intérieur donc, et aussi à l’extérieur avec un voisin le Guyana dont le Venezuela continue à réclamer la riche province de l’Essequibo, où le géant pétrolier ExxonMobil a découvert d’importantes réserves de pétrole et de gaz. le Guyana, un des pays les plus pauvres d’Amérique du Sud, comptant sur ces ressources pour se développer.

Juan Guaidó. Par U.S. Department of State from United States — Secretary Pompeo Meets with Interim President of Venezuela Guaidó, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/

              Quatre  citoyens célèbres pour des raisons fort différentes.

            Un des plus grands écrivains d’Amérique latine, Arturo Uslar Pietri considéré comme un classique de la littérature de ce continent (1906-2001), il a connu, en raison de ses positions politiques la prison et l’exil, et fut candidat indépendant à l’élection présidentielle en 1963. Universitaire, journaliste, homme de télévision, il reçut, en 1990, le très prestigieux prix espagnol Principe de Asturias, pour l’ensemble de son œuvre, dont El camino de El Dorado, variation sur l’aventure du conquistador rebelle Lope de Aguirre.

           Un terroriste llich Ramirez Sanchez dit Carlos – » El Chacal  » devenu célèbre grâce à des  bombes,  des attentats, et des morts   (dont  à Paris dont au drugstore Saint-Germain, deux morts et trente-quatre blessés). Condamné à perpétuité par contumace en France pour le meurtre de deux agents de la DST, arrêté en 1994. Converti à l’islam pendant sa détention, détenu à la prison de Poissy, condamné en décembre 2011 à la réclusion criminelle.

          Un peintre Jesús Rafael Soto (1923-2005) c’est un roi du cinétisme, avec Carlos Cruz Diez, » a vite dépassé les illusions d’optique pour réaliser des œuvres originales, célèbres dans le monde entier ».

         Un musicien et chanteur Emilio León Somoza dit Oscar D’León né en 1943 à Caracas, est lui une célébrité de la musique latino-américaine et particulièrement de la salsa.

                    Au Venezuela, la prononciation prend des libertés au grand dam des Espagnols, avec la règle qui stipule que toutes les lettres se prononcent ; en effet, les d, s et z placés en fin de mot disparaissent dans la bouche des locaux, la lettre d elle disparaît souvent.

                   Le Venezuela est membre de l’ONU, de l’OPEP et de l’ALBA. Il est actuellement suspendu du Mercosur, dont il est membre de plein droit.

Arturo Uslar Pietri. Domaine public 

PRÉSENTATION DU PAYS VITICOLE

La production expérimentale de vins au Venezuela a commencé en 1983 lorsque les premières études ont commencé dans les zones arides des États de Zulia et de Lara. Il y a actuellement 450 hectares de vignes, dont 150 dans l’État de Lara et 300 dans celui de Zulia. Il existe deux types de domaines viticoles, le premier utilise des raisins frais pour la production de vin et de sangrias, comme Bodegas Pomar, l’Institut de la vigne à Lara et le Centre de viticulture de Zulia, et d’autres caves qui utilisent tout ou partie du jus de raisin concentré importé. Pour la production de vin et de sangria. La production annuelle de vins tranquilles et mousseux à partir de raisins frais est d’environ 912 000 bouteilles, dont 840 000 sont produites par Bodegas Pomar, tandis que la production annuelle de vin et de mousseux à partir de moût concentré est d’environ 7 millions de bouteilles. De plus, la production totale de sangria à l’échelle nationale est d’environ 35 millions de litres. Les cépages utilisés pour l’élaboration de vin à partir de raisins frais sont des Vitis vinifera.Les vins produits sont blancs et rouges, jeunes et élevés ainsi que des effervescents selon la Méthode traditionnelle. La production est distribuée exclusivement sur le marché national.

Selon les chiffres de l’Organisation internationale de la vigne et du vin, pour 2016, la consommation de vin était de 0,1 litre par habitant. Ce chiffre s’est maintenu avec peu de hauts et de bas, plaçant le Venezuela parmi les pays qui consomment le moins de vin au monde. Par contre, selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé, en 2014, le Venezuela se classait au troisième rang pour la consommation d’alcool en Amérique latine, avec 8,9 litres par habitant En 2018, elle était tombée à la 12e place avec une consommation de 5,6 litres par habitant.

HISTOIRE

La vigne a été introduite sur le territoire du Venezuela par les Espagnols à l’époque de la colonisation. Les premières tentatives de culture de la vigne remontent à 1515, lorsqu’un des moines franciscains décide de s’installer sur les rives de la rivière Manzanares. La culture de la vigne s’implante dans les villes de Coro et Cumana avec des ceps   apportés d’Espagne.  Les missionnaires plantèrent de la vigne pour faire du vin pour pouvoir dire la messe et pour perpétuer leurs habitudes de consommation. Malheureusement, cet effort initial de viticulture fut vite contrecarré suite à de violentes altercations avec les peuples indigènes du pays. La vigne continua d’être cultivée à des fins ornementales car le climat tropical du pays était peu propice au développement d’une industrie viticole.

Certains historiens rapportent que dès le XVIIe siècle, des vignobles existaient déjà sur les hauts plateaux de Barquisimeto et dans la vallée d’El Tocuyo. On pense également que des villes comme Colonia Tovar, Galipan et Meridan ont commencé à produire des vins artisanaux très tôt. Malgré des progrès dans l’art de la vinification, la production commerciale de vin est restée artisanale et locale jusqu’au XX° siècle.

Ville centrale de Santa Ana de Coro. By Luisontiveros – Own work, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/

Si au Venezuela la production de vins de qualité est relativement récente, sa consommation, en revanche, a commencé tôt.  » Francisco de Miranda, précurseur de la libération de l’Amérique du Sud de l’Empire espagnol et connu comme le « Premier Vénézuélien Universel » et le « Grand Américain Universel » avait un penchant pour le vin.  On dit que Simón Bolívar buvait du champagne tous les jours et aimait les clarets de Bordeaux et les liqueurs de Madère. Il donna au maréchal Antonio José de Sucre plusieurs caisses de champagne rosé, pour célébrer la victoire d’Ayacucho à Quito. Plus récemment, lorsqu’en 1953 le gouvernement de Marcos Pérez Jiménez a inauguré l’autoroute Caracas-La Guaira dans un acte pompeux, une édition spéciale du champagne Veuve Clicquot Ponsardin a été débouchée, apportée spécialement pour l’occasion, avec même le drapeau national imprimé sur la bouteille.

Antonio José de Sucre . Par Martín Tovar y Tovar (1827 – 1902) — Palacio Federal Legislativo, Caracas, Venezuela, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/

La culture de la vigne resta donc marginale mais avec le temps et l’arrivée à la fin du XIXe siècle d’immigrants d’origine européenne (espagnols, italiens et portugais), les premiers essais de culture de la vigne se sont professionnalisés, non seulement pour la table mais aussi pour faire du vin, une boisson que les émigrants européens avaient l’habitude de consommer pendant les repas.

Des plantations de raisins plus ou moins iétendues commencèrent donc à apparaître dans différentes parties du pays. Dans l’État de Mérida, située au nord-ouest du Venezuela à 500 kilomètres à l’ouest-sud-ouest de la capitale Caracas, dans la partie centrale des Andes vénézuéliennes.  La viticulture s’établit dans la ville de Lagunillas au début du XXe siècle, le vignoble deviendra plus tard la propriété de l’« Universidad de Los Andes ».

La production des vins commerciaux commence au mitan du XXe siècle. Cependant, la mauvaise adéquation des cépages aux conditions climatiques stimule la production de vin à partir de moûts concentrés importés. En 1958, le gouvernement décrète la protection de l’industrie nationale du vin et décide d’augmenter considérablement les taxes sur les boissons alcoolisées importées. Cette mesure protectionniste au lieu de stimuler le développement d’une véritable industrie viticole renforce l’utilisation des moûts concentrés comme matière première pour l’élaboration des vins, tous de qualité médiocre.

Le Tempranillo arrive au Venezuela en 1976, grâce à l’Université «Universidad Centro Occidental Lisandro Alvarado, (UCLA) ». Il deviendra l’une des variétés les plus cultivées dans les états de Lara et de Zulia.

UCLA. Source: De Flickr user Jesús David Ríos – https://www.flickr.com/photos/jdriosg/10790925005/, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=29553393

Mais, au début des années quatre-vingt, la baisse du pouvoir d’achat dûe à la dévaluation du bolivar par rapport au dollar, induit un changement qui stimule la création d’entreprises dédiées à la production de vins à partir de moûts naturels obtenus dans le pays.

Les expériences de production de vin de 1983 dans les États de Lara et de Zulia ont prouvé que la production locale de raisin était non seulement possible, mais également rentable.

Puis, entre 1984 et 1986, Cervecería Polar, Martell, Venezuela et Domaines Cordier, France se regroupent pour mener à bien un projet de recherche composé d’un vignoble et d’une cave expérimentale avec les conseils techniques de l’Institut du raisin. La zone d’Altagracia, une ville proche de la ville de Carora, est choisie et les sociétés Bodegas Pomar et Martell créées une coentreprise pour mener à bien le projet.

En 1986, un vignoble expérimental de quatre hectares est créé à Altagracia, au pied de la Sierra de Baragua, dans l’État de Lara, avec les conseils techniques de l’Institut du raisin de l’UCLA. Son objectif principal était de consolider et d’étendre la connaissance technique pour la culture de la vigne fournie par Institut et de l’utiliser dans l’implantation du vignoble final.

Dans ce vignoble, des cépages Vitis vinifera, originaires de France, d’Espagne et d’Italie sont plantés au cours d’un projet de recherche qui dura cinq ans.  Leur aptitude œnologique, leur adaptation au terroir, leurs caractéristiques ont été évaluées et les résultats de ces recherches ont été présentés au Congrès Mondial de l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV) en 1992. Les variétés sélectionnées étaient : de France, le petit verdot rouge, la syrah, et le blanc chenin blanc, la malvoisie et le muscat blanc à petits grains ; d’Espagne, les rouges tempranillo, garnacha et monastrell (mourvèdre) et le macabeo blanc ; et d’Italie, la Malvasia Istriana  et le Moscato Bianco.

Le premier vignoble commercial avec ces variétés est créé en 1988 et il donne sa première récolte en 1990 pour produire des vins de la marque Viña Altagracia  du domaine de Bodegas Pomar considéré aujourd’hui comme le domaine phare du Venezuela.

Vignoble d’Altagracia. Source: non identifiée

Actuellement, au Venezuela, dix entreprises continuent d’utiliser des moûts concentrés pour fabriquer leurs produits et les véritables producteurs de vin du pays sont réduits à trois entreprises :

L’Institut du raisin de l’Université Lisandro Alvarado dans l’État de Lara qui possède 47 hectares à Tocuyo et 12 hectares à Tarabana. Il se consacre au conseil de la viticulture tropicale et officie en tant que centre d’expérimentation. L’Institut a été fondé et est parrainé par l’ »Universidad Centro Occidental Lisandro Alvarado » (UCLA). Les travaux de recherche ont permis de localiser une zone où la production de raisin de cuve dépasse déjà 7 000 kg deux fois par an. Il y a aussi la collection ampélographique, composée de 180 variétés de vignes pour la table, le vin, le jus et les raisins secs, toutes introduites au Venezuela par l’ « Instituto de la Uva (l’Institut du Raisin) en provenance des pays ayant lesplus grandes traditions viticoles au monde.

Les vins que l’on peut trouver dans la cave de l’ « Instituto de la Uva sont »: Vin El Tocuyo (blanc, rosé et rouge), Vin Viña Tocuyana (blanc, rosé et rouge), Vin Valle Larense (blanc, rosé et rouge), Type de Vin Rouge Doux Porto San Lucas, Moscatel  San Lucas, Vin Sec San Lucas (blanc, rosé et rouge), Sangría La Guarita, et Vin Mousseux (Methode champenoise)  Las Damas.

Bodegas Pomar à Carora dans l’ État de Lara  produit d’excellents tempranillos, syrah, petit verdot et des vins mousseux pour le marché national. Il a obtenu une reconnaissance internationale dans des concours de vins aussi exclusifs que Vinitaly, Cinve , Le Zarcillo , etc…

Le Zulia State Wine Development Center qui cultive, recherche et produit des raisins utilisés pour la sangria et d’autres dérivés. Ce centre est situé dans la municipalité de Mara.

Le Venezuela possède  une Académie des sommeliers et une littérature spécialisée pour en savoir plus sur le vin. Dans son Manuel du Vin, Miró Popić a déclaré que « le vin est à la mode, chaque jour plus de gens s’y intéressent. Partout il y a des discussions et des opinions sur sa consommation, ses caractéristiques et ses propriétés. Tout le monde pense en savoir plus, tout le monde veut apprendre quelque chose de plus ».

Le Venezuela présente actuellement un bon développement de la production de vin, en utilisant des variétés nobles de Vitis vinifera, qui ont réussi à se développer et à s’adapter aux conditions tropicales difficiles. Les techniques de vinification telles que les techniques œnologiques pour la production de raisins et de vins respectivement, peuvent être classées comme de très haut niveau.

D’autre part, la qualité et la typicité des vins ont été bien accueillies au niveau national et ont été reconnues dans les concours internationaux du monde entier. Il existe une tendance significative à la substitution des vins importés par des vins locaux au Venezuela.

Source: Bodegas Pomar

CLIMAT

Le Venezuela se situe sous les tropiques et les températures du pays sont relativement uniformes avec peu de variations saisonnières. L’altitude, cependant, produit des différences locales importantes de température, de précipitations et de végétation. Plus des neuf dixièmes du Venezuela ont une température annuelle moyenne supérieure à 24 °C (75 °F). La température moyenne pour Caracas, située dans une haute vallée, est d’environ 22 °C (72 °F). Mérida, à plus de 1 500 mètres (4 900 pieds), a une moyenne 19 °C (66 °F), tandis que la basse Maracaibo, au niveau de la mer, a une moyenne de 28 °C (82 °F). Une partie considérable de la région montagneuse a des conditions tempérées, mais la zone froide (arctique) à des altitudes plus élevées est beaucoup moins étendue que dans les autres pays andins. Les écarts de température diurnes sont plus prononcés que les variations d’un mois à l’autre, un trait caractéristique des tropiques.

L’année climatique du Venezuela est divisée en deux saisons : la saison des pluies, qui dure de mai à octobre et se poursuit même sporadiquement jusqu’en novembre ; et la saison sèche, qui commence en décembre et se poursuit jusqu’à fin mars. Les variations régionales des précipitations sont cependant marquées. Seules les zones côtières du nord-est reçoivent des précipitations appréciables en été. La côte nord-ouest est plus aride, certains endroits recevant moins de 500 mm (20 pouces) de précipitations par an. La Guaira, par exemple, au nord du Venezuela, face à la mer des Caraïbes, ne reçoit en moyenne que 280 mm (11 pouces). Les zones d’ombre pluviométrique derrière les chaînes côtières et des hautes terres sont également assez sèches, tandis que leurs versants sont généralement bien arrosés. L’intérieur des terres, les llanos et l’intérieur sud du pays reçoivent généralement des précipitations suffisantes pour soutenir la savane tropicale, la forêt tropicale luxuriante (selva), les terres cultivées et les pâturages. Les cycles saisonniers d’inondations et de sécheresses sont fréquents dans la région des llanos, et les conditions tropicales entraînent occasionnellement de fortes averses dans d’autres régions, comme la côte nord, qui a connu des inondations mortelles et des coulées de boue en décembre 1999.

Les zones viticoles du pays se situent dans l’extrême nord-ouest du pays dans deux États, Lara et Zula.

Climat actuel

Climat futur

SOLS

Relativement infertiles, les latosols rougeâtres sont courants dans les llanos du Venezuela et dans les hautes terres. L’humidité abondante lessive certains sols de tous les minéraux sauf les plus insolubles, y compris les sesquioxydes de fer et d’aluminium, qui sont collectivement connus sous le nom de latérite. Les sols les plus fertiles du pays sont formés par des matériaux bien drainés et transportés, tels que des alluvions fluviales ou des dépôts volcaniques récents. Les sols alluviaux se trouvent dans les basses terres du sud de Maracaibo, le long des franges des llanos et dans les larges fonds de vallées des montagnes du nord. Le delta de l’Orénoque et les plaines adjacentes sont également riches en alluvions, bien qu’un mauvais drainage dans ces zones basses entrave le développement agricole et décourage la colonisation. Les sols volcaniques recouvrent les pentes de nombreuses montagnes du nord, mais ces sols fertiles sont souvent gravement érodés en raison de la déforestation associée à l’exploitation forestière et à la pratique de l’agriculture itinérante.

Dans l’État de Lara, où la viticulture est la plus qualitative, la topographie se compose de hautes plaines et de collines basses et accidentées, avec un climat relativement chaud et sec. La dépression de Lara est située à des altitudes comprises entre 1 600 et 2 600 pieds (487 à 792 m). Parmi les paysages de hauteur moyenne, les dépressions de Carora, Barquisimeto et Yaracuy se distinguent, tandis que la Sierra de Aroa, le massif de Nirgua et le contrefort andin présentent des reliefs plus accidentés. Le haut plateau de Barquisimeto est un lieu privilégié pour l’établissement des activités humaines, commerce et communications, tandis que la vallée du fleuve trouble permet une utilisation agricole intense, contrairement à l’aridité de la végétation xérophytique environnante. C’est dans cette région que la viticulture la plus intéressante s’effectue.

Latosols rougeâtres. Source: wikipedia.org

RÉGIONS VITICOLES

La viticulture du Venezuela se situe dans le Nord du Pays dans deux États, Lara et Zula. Pour en savoir plus, cliquez sur le lien suivant: RÉGIONS VITICOLES VÉNÉZUÉLA

CÉPAGES

Les cépages cultivés dans le pays sont des Vitis vinifera en dépit du climat tropical qui règne dans le pays. Pour en savoir plus, cliquez sur le lien suivant:CÉPAGES VÉNÉZUÉLA

LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION

Aujourd’hui, la réglementation du vin ne fait l’objet que de quelques règles dispersées et pour la plupart de nature générale. Pour en savoir plus sur la législation et la règlementation au Vénézuéla, cliquez sur le lien suivant: LÉGISLATION ET RÉGLEMENTATION VÉNÉZUÉLA